LA GRECE ET SA TÊTE DE TURC

Publié le par Vitry Aurélien

La Grèce, berceau de notre antiquité, est à un carrefour de 2 continents, c’est le dernier pays de l’Union Européenne avant l’asie. Cette situation ne va peut-être pas durer éternellement. En effet, la question de l’adhésion de la Turquie dans l’union européenne est sur toutes les lèvres…


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La Turquie anciennement Empire Byzantin, et la Grèce, ont une longue histoire commune. Ils ont souvent été en conflit militaire dans le passé, et le sont toujours aujourd’hui, même si ces incidents se sont plutôt transformés en problèmes politiques et diplomatiques. Au regard des grecques, l’adhésion de la Turquie dans l’Europe est loin de faire l’unanimité. De nos jours, pour franchir la frontière entre la Grèce et la Turquie, il faut, dans un premier temps, attendre plusieurs heures, mais aussi remplir une masse de papiers administratifs pour ce qui pourrait être qu’une simple formalité. Mais c’est sans compter sur le passage obligé de tous les véhicules voulant traverser la frontière, dans une sorte de cuvette remplie de liquide désinfectant afin d’éradiquer le moindre microbe venu des ennemis d’en face. Comment deux pays si hostile l’un à l’autre pourront devenir un jour voisin de la même union ?







                                                    L’impasse Chypriote

 

La question Chypriote pose également problème. En effet, il y a une cinquantaine d’année l’armée turque a débarqué sur l’île de chypre, péninsule grecque au large des cotes turques. Les troupes turques ont littéralement chassés tous les occupants de la partie nord de l’île pour y installer une communauté turque et par la même occasion séparer des familles. Chypre est actuellement divisé en deux, avec au nord un territoire turque, et au sud la partie Chypriote indépendante mais sous forte influence grecque, ne serait ce que par la langue grecque qui y est parlée ainsi que les traditions pratiquées. Au milieu, une frontière contrôlée et filtrée par les casques bleus depuis 1965, lesquels inspectent nuit et jour le moindre faux pas de l’un des deux camps. Et même si il y a quelques années un civil grec fut tué en voulant de façon suicidaire grimper en haut d’un mat battant pavillon turc pour le décrocher. La situation c’est au fur et à mesure des années calmée. L’adhésion de la Turquie dans la communauté Européenne soulève de nombreuses polémiques notamment celle du respect des eaux territoriales ainsi que le retrait des turques de chypre. C’est dans ce sens que la Turquie doit évoluer si elle veux rentrer dans l’union Européenne, ce qui ne pourra se faire a en croire le Président grec que si la Turquie « se retire de chypre et la reconnaît indépendante » . Il est évident que l’adhésion de la Turquie ne pourra jamais s’effectuer tant que cette dernière question chypriote ne sera pas réglée, on imagine assez mal deux pays voisin de l’union européenne avec l’ONU au milieu…

 

 

Un pari financier

 

Cette adhésion de la Turquie dans l’Union Européenne  repose sur beaucoup d’éléments. Outre la question chypriote et le changement des mentalités d’un coté comme de l’autre, il existe également des enjeux économiques qui pourraient profiter à l’union Européenne, comme par exemple, l’acheminement des marchandises via le transport routier en direction de l’asie. La Grèce est l’un des pays les plus aidés économiquement par l’union européenne.

 

 

En effet des centaines de kilomètres de routes et d’autoroutes sont sans cesse en construction, de même pour les tunnels et les ponts comme le tout dernier pont suspendu de Patras érigé par la société Française Vinci et financé par l’union européenne. Le projet le plus important concerne une grande autoroute qui reliera d’ici quelques années le pays d’est en ouest tout cela financé par l’Europe. On voit mal comment une splendide autoroute flambant neuve pourrait aboutir sur une pittoresque route de campagne turque... 


                                                                                                                       Pont flambant neuf de patras construit par la France
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D’autres éléments sont également à prendre en compte, comme le fait que l’armée turque est une des armées au monde les mieux entraînées et équipées, et qu’il vaudrait mieux l’avoir dans son propre camp que dans le camp adverse. Si la Turquie venait à entrer dans l’Europe, elle deviendrait le pays le plus nombreux en habitants avec pas moins de 100 millions d’habitants. Ces habitants justement, ils sont soit disant Laïcs mais sont en fait a 95% musulmans, ce qui pourrait constituer un obstacle pour les pessimistes ou un avantage pour les optimistes. D’autres estiment que la Turquie n’a rien à faire dans l’union Européenne car elle n’est même pas dans l’Europe géographique a part le petit morceau de terre à l’ouest d’Istanbul qui représente 5 % du territoire. 

 

Le peuple grec a évolué dans sa réflexion, et même si les rancoeurs sont toujours présentes dans les esprits, les générations changent pour devenir amicales entre les 2 pays. Un peu comme la relation Franco-Allemande d’aujourd’hui. Il demeure certain qu’au moment de la décision finale, la Grèce aura son mot à dire, et qu’il faudra éviter d’avoir sa tête de turc, sous peine de raviver les vieilles tensions du passé. Mais de toute façon, aucune décision ne sera prise avant au moins une quinzaine d’années, ce qui laisse le temps aux deux peuples de se réconcilier.  

 

 

Vitry Aurélien

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